Découverte Florentine
Je crois que nous nous souviendrons tous longtemps de ce second tour des présidentielles. Tout récemment, j'ai effectué un voyage de groupe à Florence. C'était juste avant le premier tour des présidentielles, et il a souvent été question de la trop grande place donnée à la communication dans ces élections. Mais depuis, ça en devient clairement presque comique. La visite de Whirlpool est peut-être ce qui m'a le plus désespéré. Il est tout de même question de 280 salariés dont l'usine va être délocalisée dans l'Est de l'Europe l'année prochaine. Et comme on peut l'imaginer, c'était donc un enjeu capital pour les candidats. Pour le libéral Macron, c'était une souricière, tandis que pour celle qui veut quitter l'Europe, c'était l'occasion de briller. Mais la façon dont ces deux-là ont mené leur barque est tout simplement inconvenante. Voir la candidate du Front National passer sur le site de Whirpool pour faire une séance de selfies m'a carrément scandalisé. C'était une froide opération marketing sans rien d'autre derrière ! La candidate était tout à fait indifférente au sort des salariés, à qui elle a promis tant et plus. Pire que tout, Macron s'est vu après ça contraint de surenchérir et d'aller sur le site, où il a, comme prévu, été largement conspué. Il a eu beau essayer d'améliorer les choses, au final, les spectateurs qui ont suivi l'affaire en fin de journée ont essentiellement retenu le bon accueil de sa rivale. Tragique. Désormais, on se fait élire non sur le fond mais sur la forme ! C'est tellement vrai qu'on ne peut plus, à présent, remettre les événements dans un contexte. C'est interdit. Les réseaux sociaux jugent aussitôt qu'on commet une faute quand on dit par exemple, comme Attali, que cette délocalisation est une anecdote à remettre dans une perspective plus large. Mais c'est un fait ! Ce à quoi sont confrontés les employés de l'usine est certes difficile, mais c'est une réalité : il ne s'agit en fin de compte que d'un événement parmi d'autres. En ce qui me concerne, c'est là un bon exemple de la dérive du paysage politique : le populisme oblige le politique à se mobiliser sur l'anecdote plutôt que de le laisser bosser pour tous. C'est là le totalitarisme de la communication. Au passage, j'ai beaucoup aimé ce voyage de groupe. Si vous ne connaissez pas la destination, vous manquez quelque chose ! Je vous mets en lien l'agence qui l'a organisé, si la destination vous intéresse. http://www.voyagegroupe.fr/destinations/voyage-groupe-europe/voyage-groupe-florence/